Les limites de l’opération pays propre en Côte d'Ivoire

Publié le par monwahi

Dès sa prise de fonction, Anne Oulotto Désirée Ministre de la salubrité publique, a entrepris de nettoyer le pays et de rendre propre les grandes artères des différentes villes de Côte d’Ivoire. Mais cette opération si elle appréciable dans sa conception, connaît des limites dans son application.

 

1- La loi et toutes les décisions qui en découlent ont un caractère général et impersonnel. Les juristes emploi l’expression latine « erga omnes » pour dire qu’elle s’applique à tous sans exception. L’opération pays propre engagée par le gouvernement de Soro Guillaume et dont le maître d’ouvrage est Mme la Ministre de la salubrité publique semble déroger à ce principe sacro saint. Pour preuve, cette opération qui ne devait épargner aucun quartier de Côte d’Ivoire semble marquer le pas en ce qui concerne certaines communes d’Abidjan et des villes de l’intérieur. La commune d’Abobo et certaines zones des quartiers comme koumassi ne se sentent pas concernées pas cette mesure.

 

2- La plus grande erreur dans l’application de cette mesure est le sort des personnes déguerpies des espaces, visitées par les bulldozers de Mme la Ministre. Le constat est que la charrue a été placée avant les chevaux. Il a été dit que ces personnes seraient recasées à l’issue de l’opération « pays propre ». De notre point de vue, le chemin inverse aurait pris que les déguerpissements n’auraient gênées personne. Comment voulez-vous que ces braves dames- en majorité- puissent s’occuper de leur famille si elles sont chassées comme des malpropres sans qu’aucun espace leur soit proposé en retour pour poursuivre leurs activités ? certaines d’entre elle sans maris et sans aide se débrouillaient ainsi pour nourrir et scolariser leurs enfants. Le volet social de cette mesure doit alors être activé pour le bien de tous.

 

3- En Afrique de façon générale et en Cote d’Ivoire de façon spéciale, l’on aime initier des actions d’éclat, qui ne produisent dans la grande majorité pas les résultats escomptés. Ce constat part du fait que les actions entreprises ne font l’objet d’aucun suivi et d’aucune évaluation. Relativement à notre sujet, cela semble être le cas puisque sur certaines grandes artères de la ville d’Abidjan, les commerçants déguerpis sont réapparus. Parcourez pour vous en rendre compte le grand carrefour de Koumassi et le boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé. Le comble dans tout cela, les mairies qui devaient servir de relais dans l’application de cette décision et dans la réussite de cette opération, prélèvent des taxes à ces commerçants là.

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