ANNIVERSAIRE DU SECOND TOUR DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 28 NOVEMBRE 2010 : QUE DE QUESTIONS OUBLIEES

Publié le par monwahi

Le 28 Novembre dernier, RTI 1 recevait pour le premier anniversaire du second tour de l’élection présidentielle, de 2010 en Côte d’Ivoire, monsieur Bamba Yacouba, porte parole de la commission électorale indépendante (CEI), sur le plateau du journal de 20 heures. A l’issue de l’entretien avec David Mobio, l’on s’est rendu compte que certaines questions ont, comme par enchantement, échappées au talentueux journaliste. Nous en avons retenus quelques unes pour vous.  

 

La première question qui nous vient à l’esprit et qui a été judicieusement oubliée par ce journaliste émérite, est celle des résultats de l’élection présidentielle rendus hors délai par Youssouf Bakayoko, président de la CEI. Pourquoi le président de la commission électorale indépendante s’est-il comporté de la sorte ? En effet, au sens des dispositions du code électoral, cette commission disposait d’un délai de trois jours pour rendre public les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Mais grande fut notre surprise lorsque le 2 décembre 2010, soit un jour après le délai légal, le président de la commission rendait public les résultats de ladite élection. Pourquoi en a-t-il été ainsi monsieur le Président ? Eclairez-nous, nous vous en supplions.

La seconde est relative au lieu même de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Toujours selon les dispositions du code électoral, les résultats d’une élection ne peuvent être rendus qu’au siège de la commission électorale. Mais il nous a été donné de voir dans l’après midi du 2 décembre 2010, un scénario dont les responsables de commission ont seuls le secret. Les résultats proclamés hors délai, l’ont été au quartier général de campagne de Monsieur Alassane Ouattara, alors opposé au président sortant Laurent Gbagbo ; c'est-à-dire au golf hôtel d’Abidjan. Pourquoi, monsieur le porte parole, en a-t-il été ainsi ? Cette question a elle aussi été, habilement évitée.

Troisième et dernière question, la certification. A l’issue des résultats du premier tour, proclamés au siège de la commission électorale, monsieur Choi, représentant spécial du secrétaire général de l’onu, a patiemment attendu que le conseil constitutionnel se prononce sur la régularité du scrutin et des résultats, qui en ont découlés, avant de procéder à son tour à la certification. Mais au second tour, les rôles ont curieusement été inversés. Monsieur le représentant a fait fi du principe du parallélisme des formes, si cher aux juristes, pour la certification, juste après que la commission ait rendu les résultats hors délai, au QG de monsieur Alassane Ouattara. Pourquoi n’avoir pas attendu comme au premier tour pour certifier ? Celle là aussi n’a malheureusement, pas été posée.

 

Ces questions, si elles avaient été posées, auraient permis aux ivoiriens de comprendre ce qui s’est réellement passé. Les avoir évitées nous inspire une remarque. Pourquoi, David Mobio, d’habitude si prolixe et si éclairé lors des entretiens télévisés ne les a-t-il pas posé? Il a peut être reçu les consignes fermes de sa hiérarchie d’éviter de déplaire au régime. Si cela a été le cas, la question de la liberté de la presse se pose alors.

Notre contribution n’a nullement pour effet de remuer le couteau dans la plaie, seulement, nous avons un devoir de mémoire. Celui d’informer les ivoiriens et le monde entier sur ce qui s’est réellement passé dans notre pays, pour qu’on en arrive à un tel degré de barbarie.

Que Dieu protège la Côte d’Ivoire !

      

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